On découvre aujourd’hui un roman d’Anna Garcia qui est devenu un best seller en Espagne à sa sortie ! Il s’inscrit dans une série en cours, My sexy Geek , et le second tome, My sexy geek #married, est prévu pour Octobre 2020 également aux éditions Alter Real.

C’est quoi l’histoire de My sexy geek #Lovers ?

Dans My sexy geek #Lovers, Anna Garcia met en scène deux personnages principaux qui vont se rencontrer sur leur lieu de travail. Il y a tout d’abord Valérie, qui est embauchée pour travailler au service client. On sait peu de choses d’elle au début du livre, si ce n’est qu’elle n’a plus de famille, il ne lui reste que sa grand-mère avait qui elle vit et qui est une accro au télé-shopping. Malheureusement pour Valérie, sa grand-mère décède au tout début du roman, la laissant seule au monde dans leur appartement rempli d’objets improbables. C’est d’ailleurs dommage aussi pour nous, les lecteurs, car la petite grand-mère de Valérie aurait pu devenir un personnage un peu décalé dans cette histoire et sa présence aurait permis quelques pages de décompression dans la lecture.

Valérie donc, se plonge dans le travail. Sauf qu’en fait… pas du tout.

Toute nouvelle employée qu’elle est, elle passe tout son temps à envoyer des mails incendiaires à un certain Lucas qui lui travaille au service informatique (et dépannage) dans la même entreprise. Voici donc notre second personnage principal qui entre en jeu !

Lucas est un homme pas très avenant, même très brusque dans sa façon de parler aux gens. Il peut se permettre pas mal d’écarts parce qu’apparemment, c’est un génie. Pour l’anecdote, on ne voit absolument rien de son génie dans le livre car il est surtout chargé de faire des mises à jour sur les ordinateurs de la compagnie, ou d’y insérer des logiciels espions pour le compte d’un supérieur un peu trop intrusif. On se demande donc comment un tel génie s’est retrouvé à un poste aussi banal, mais bon, passons, ce n’est pas le sujet du livre.

Lucas donc se met à échanger des mails frôlant l’insulte avec Valérie, et comme tout lecteur un peu avisé peut s’en douter dans ce genre de littérature, sans la moindre transition notre petit génie tombe amoureux de la mystérieuse Valérie. Qu’il n’a pas encore vue. Et avec qui il n’a échangé que des banalités par mail. Là aussi, on va passer outre ces divagations car évidemment, on le sait, le roman ne commence que lorsque les personnages se rencontrent.

Dieu merci, notre génie a aussi une âme d’harceleur professionnel et il décide donc de montrer son joli petit minois pour la première fois à Valérie à l’occasion de l’enterrement sa grand-mère. Parce que c’est bien connu, rien de tel qu’un enterrement pour créer des liens avec une personne déjà fragilisée par le deuil d’un être aimé. Un génie, on vous dit !

On rigole, on rigole… Mais dans le livre ça fonctionne, car le beau Lucas s’invite chez Valérie (qui ne lui avait pas donné son adresse….) et l’aide à vider les armoires des affaires de sa grand-mère. Vraiment, parce qu’il a une chance phénoménale, et aussi parce qu’apparemment Anna Garcia aime bien les clichés et les raccourcis les plus simples pour faire avancer son histoire, il se trouve que Valérie vide donc ses armoires poussiéreuses en micro-short et débardeur collant à la peau. Tout excité à la perspective d’une Valérie à peine vêtue, voilà notre génie soi-disant très brusque avec tout le monde qui se transforme en bon gros marshmallow avec notre héroïne. Ou en caniche prêt à être sifflé pour rappliquer au pied, comme vous le souhaitez.

Lui qui ne supporte absolument personne depuis toujours, parce que c’est un loup solitaire (etc etc), lui lance une invitation sortie de nulle part. « Valérie met donc ton demi short et ton débardeur et un bikini dans un sac, je t’emmène passer le 4 Juillet dans ma famille ! ». Bon, on paraphrase, mais l’essence de la conversation y est.

Voilà donc nos deux loulous qui vont passer du temps avec la très grande famille de Lucas. Et évidemment, ils vont se rapprocher, puis se déchirer, puis se rapprocher, puis se déchirer, et puis à un moment le livre s’arrête.

Mon avis sur My sexy geek #Lovers

Bon ma chronique a un petit arrière-goût d’ironie, mais au fond je n’ai pas passé un moment désagréable avec ce roman. Anna Garcia a un style d’écriture plutôt agréable, mais il y a plusieurs choses qui m’ont chiffonnée avec My sexy geek #Lovers.

Une mise en page catastrophique.

Tout d’abord, on va parler de la mise en page qui est un désastre. Il y a parfois une phrase sortie de nulle part, venue tout droit d’un autre chapitre, qui s’incruste avant le début d’une nouvelle page. Elle n’a rien à faire là, ce n’est pas un sous-titre, juste une grosse erreur de mise en page. On se demande comment la maison d’édition a pu laisser passer une telle énormité.

La structure même du livre n’aide pas.

En plein milieu d’un chapitre, il y a un changement de scène, parfois de lieu et de personnages, et RIEN dans la mise en page ne permet de comprendre que c’est une nouvelle scène. Littéralement, Valérie et Lucas sont dans son appartement à s’envoyer en l’air, et à la ligne suivante une collègue de travail de Valérie lui demande si Lucas est un bon coup. Non seulement le dialogue est mauvais, mais en plus sur le coup on se demande si la collègue n’était pas à côté du lit, à attendre qu’ils aient fini leurs petites affaires pour les aborder sur le thème « bonjour, c’est pour un sondage pour BFM ».

Si ce genre de choses n’arrivaient qu’une fois, d’accord, on peut plaider l’inadvertance. Mais pas du tout, ça arrive très souvent dans ce roman. Alors soit Anna Garcia ne sait pas faire un retour de page et ouvrir un nouveau chapitre quand l’occasion s’y prête, soit du côté de la traduction ou de la mise en page française, quelqu’un a montré son incompétence de façon spectaculaire. Comme j’ai lu cette romance dans sa version française et non pas dans sa version originale, c’est-à-dire en Espagnol, je ne saurais dire qui est fautif.

Et à vrai dire, je m’en moque un peu, parce qu’on va aborder le fond du problème de My sexy geek #Lovers.

Une histoire sans fin.

Le début de l’histoire est prometteur, rafraîchissant même. On part sur de bonnes bases avec une héroïne qui va devoir faire face à un nouveau pan de sa vie toute seule, apprendre à faire sa place dans le monde sans le soutien inconditionnel de celle qui avait toujours été là pour elle. Sa grand-mère. Ça aurait pu donner quelque chose de bon, d’inspirant même. Eh bien non. Le décès de la petite mamie est réellement balayé de l’histoire comme une vulgaire anecdote. L’héroïne ne cherche pas à se lier sincèrement avec qui que ce soit, parce qu’elle est fondamentalement égocentrique. TOUT, absolument TOUT tourne autour de sa petite personne. Une conversation s’engage dans son bureau ? Elle ramène ça à son histoire avec Lucas. D’ailleurs, les copines de bureau ne sont traitées que comme des plantes vertes, elles sont là parce qu’il faut bien que la pauvre Valérie soit au centre de l’attention et puisse s’épancher auprès de quelqu’un.  Et les discussions entre elles sont d’un tel cliché… On en viendrait presque à souhaiter ne lire que les échanges entre Valérie et Lucas. Sauf que…

Des mails répétitifs.

Eh oui, j’ai été déconcertée par la technique d’Anna Garcia pour faire du remplissage de page. A chaque mail envoyé par Valérie ou Lucas, l’autre lui répond en citant tout le mail du premier et y apposant ses remarques. Même le titre du mail a droit au même traitement. Alors, comment vous dire… Pour le lecteur, c’est une galère sans nom d’avoir à lire et relire, et rerelire, et rererererere…lire leurs échanges pour connaître la suite. Je me suis d’ailleurs surprise à murmurer « de vrais débiles !… », excédée par le procédé d’écriture.

Et puisqu’on parle d’écriture….

Qui parle d’écriture et de roman, encore plus de romance, pense à développement de l’histoire. Je le cherche encore. C’est juste un enchaînement de scènes tout droit sorties d’un téléfilm multi rediffusé sur M6 dans l’après-midi. En semaine. Parce que ça ne vaut pas une diffusion aux heures de grandes écoutes.

Je crois que mon résumé de l’histoire vous aura bien fait comprendre que Lucas ne m’a pas fait l’impression d’un génie. Et Valérie devient vite irritante entre son égocentrisme et ses réflexes d’adolescente frustrée. Elle réclame de Lucas qu’il se montre mature, mais visiblement elle n’a aucune exigence envers elle-même sur ce point-là. Bref, ce n’est jamais bon signe quand le lecteur a envie de baffer l’héroïne du roman.

Pas bon signe non plus quand à environ 70% du livre on commence à trouver le temps long. A 80% on n’en parle même pas. Pour l’anecdote, le livre se termine sur la promesse d’un second tome #married où nos deux loulous sont donc mariés. Je crois que ce serait plus judicieux pour moi d’attendre le tome My sexy geek #le divorce.

Alors, on recommande ou pas ?

Franchement, si vous avez du temps et rien d’autre sous la main, et que comme moi vous avez accès à ce livre gratuitement (je l’ai eu grâce au kindle unlimited), pourquoi pas. Surtout si vous ne lisez jamais de romance, ça pourrait même être sympa. Mais si vous avez l’habitude de ce genre de littérature, à moins d’avoir une chronique mordante à écrire pour un blog littéraire, passez votre chemin.

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