Pour cette chronique on s’intéresse à Love & Lies on Campus de Emma Green, un pseudonyme derrière lequel on retrouve un duo d’autrices qui cartonnent dans le genre de la romance ou littérature sentimentale. Cette histoire a été publiée en trois volumes aux Editions Addictives.

C’est quoi l’histoire de Love & Lies on campus ?

Arlo est un étudiant de 21 ans qui s’est fait une place de choix à la fac de San Diego où il excelle en sport. Sa meilleure amie, Colleen, vit avec lui et deux autres colocataires dans un petit appartement sympa où la vie serait si belle et si simple si « Baby Tillie », la petite sœur insupportablement parfaite de Colleen, n’avait fait son apparition à la même fac à la rentrée.

La relation entre les deux sœurs est particulière : Colleen se bat contre ses démons -ses addictions et ses tendances à s’ auto-détruire- et s’appuie beaucoup sur Arlo pour garder la tête hors de l’eau, et Tillie est plus introspective et n’a en apparence aucun problème. Sauf que la petite cache bien son jeu. Elle aime en secret le beau Arlo depuis des années et se désespère dans son coin qu’il la remarque un jour, tout en sachant que s’il se passait quoi que ce soit entre eux cela pourrait sérieusement endommager sa relation avec sa sœur et son équilibre psychologique si fragile.

Bien sûr, les sentiments prennent le dessus sur toutes ses craintes et considérations…

Mon avis sur Love & Lies on Campus de Emma Green

Tout d’abord, j’ai un petit faible pour le style d’Emma Green car je suis tombée dans la littérature type « young adult » et « romance » en lisant l’un de leur best-seller que j’avais adoré. Leur écriture est toujours aussi agréable à lire, pas de tournure de phrases qui donne envie de se poser cinq minutes à l’ombre avec une tisane à la camomille pour soulager les maux de têtes qui s’en suivent. Les dialogues entre les personnages sont simples, ils ne s’embarquent pas dans des monologues longs comme un jour sans fin, ce qui fait qu’on a l’impression entant que lecteur d’espionner une conversation entre amis ou amants. Les romans d’Emma Green ont tous une qualité très ancrée dans le réel qui est très agréable, surtout quand notre duo d’autrices ne s’embarrasse pas de détails qui ralentissent le récit. L’histoire avance vite, on n’a pas souvent envie de reposer le livre pour faire une pause parce qu’en fait il se passe toujours quelque chose qui fait qu’on veut la suite.

Maintenant, parlons particulièrement de Love & Lies on campus. C’est une romance pas comme les autres, parce qu’elle est mêlée à un aspect « suspense policier », donc très clairement il y a des rebondissements auxquels on ne s’attend pas, et on est tenu en haleine presque jusqu’au bout du roman.

Pour ma part j’ai bien accroché aux personnages principaux, surtout Arlo qui se sent obligé de tenir tout le monde à bout de bras mais qui cache lui-même pas mal de fêlures. Je l’ai trouvé touchant. J’aimais bien l’idée de la relation d’amitié fusionnelle avec Colleen, même si (SPOILER) le personnage de Colleen sort vite du roman et que finalement on n’a pas trop le temps de comprendre leur lien à tous les deux.

J’ai trouvé le personnage de Tillie assez…. vanille. En fait elle est le cliché de la fille parfaite, et donc c’est difficile entant que lecteur de lui trouver de l’intérêt. En fait, sa relation avec Arlo m’a même semblée creuse parce que tout ce que l’on sait de son attirance à elle pour lui, c’est qu’elle le trouve beau et sexy depuis qu’elle est gamine ; et du côté d’Arlo, c’est un peu la même chose, il se répète qu’il adore ses « lèvres charnues » et sa poitrine, mais pas une seule fois les deux personnages principaux n’ont une conversation qui ne tourne autour de leur relation à Colleen, ou qui ne se termine dans les trente secondes en partie de jambes en l’air. Pour résumer, ils s’attirent l’un l’autre physiquement et n’hésitent pas à mettre en péril le bien-être d’une personne à laquelle ils se disent tous les deux monstrueusement attachés, mais le souci c’est que la petite Tillie m’a fait l’effet d’être la nouvelle Amy March (oui oui, celle des Quatre filles du Docteur March) : une petite immature qui fait passer ses caprices avant tout le monde et qui n’hésite pas à bousiller la vie de sa sœur. Même si ici, dans ce roman, Colleen est un dommage collatéral.

Pour être honnête l’histoire d’amour (ou de fesses, comme on voudra bien la voir…) est sympa à lire mais ce n’est pas ce qui m’a tenu en haleine dans ce livre. Les passages où Tillie et Arlo se jettent l’un sur l’autre m’ont surtout ralentie dans ma quête de savoir QUI est le grand responsable de cette débâcle (je dis débâcle pour ne pas en dire trop, lisez le livre si vous voulez en savoir plus… ). C’est l’enquête qui m’intéressait le plus.

Alors, est-ce que j’ai été satisfaite une fois le nom du coupable révélé ? Oui et non. Oui parce que le dénouement n’est pas commun et donc ça valait la peine de lire Love & Lies on campus jusqu’au bout. Et NON je ne suis pas si satisfaite que ça parce qu’il y a quand même des éléments pas très crédibles pour justifier certains actes du coupable. SPOILER : je ne comprends toujours pas pourquoi des cartes postales avec des éléments que seule Colleen connaissait (comme signer « Coco » ou s’adresser à « Perfect’Tillie », ou encore changer d’écriture comme le faisait Colleen) ont été expédiées à la famille et à Arlo. Si c’était pour donner l’impression que Colleen était toujours en vie, pourquoi avoir laissé le corps dans l’usine désaffectée ? Et pourquoi la police n’a pas commencé par fouiller l’usine désaffectée, hmmm ?

Bref, il y a de petites incohérences ici et là qui plombent un peu la qualité de ce roman, mais rien de dramatique. Ça reste une lecture sympa, que je recommande, car après tout les lectrices qui achètent du Emma Green veulent du « Young Adult » et de la romance, pas du Agatha Christie.       

17 septembre 2020

RELATED POSTS

LEAVE A COMMENT