Sans aucun doute le roman d’amour le plus connu de Jane Austen, Orgueil et Préjugés est un chef d’œuvre intemporel! Les sujets qu’il aborde sont toujours d’actualité.
Quelle est l’histoire d’Orgueil et Préjugés ?
Des histoires de coeur…
Longbourn, Angleterre, sous le règne de George III. Monsieur et Madame Bennett n’ont que des filles. C’est un gros problème car compte tenu des lois successorales de l’époque, aucune d’entre elles ne pourra hériter du domaine de leur père ni de ses revenus. Il faut donc les marier au plus vite, et BIEN les marier car c’est de leur futur époux que dépendra leur train de vie. Madame Bennett en est très consciente. Aussi lorsqu’un certain Monsieur Bingley vient s’installer dans un domaine voisin, il devient l’objet de machinations en tous genres car il est riche, et Madame Bennett en est persuadée : Bingley va tomber amoureux de la belle et douce Jane.
Pour cela, toute la famille -à l’exception de Monsieur Bennet- se rend à un bal local où elle fait la connaissance de Bingley et de ses invités. Parmi eux, un certain Monsieur Darcy qui au premier abord a tout de l’homme idéal pour Madame Bennet car celui-ci est monstrueusement riche. Malheureusement, il se montre distant et désagréable, et à la fin de la soirée Madame Bennett l’a pris en grippe. Il faut dire qu’il a refusé de danser avec la pétillante Elizabeth, l’héroïne du roman. Mais au moins Madame Bennett peut se consoler car le charme semble opérer entre Jane et Bingley. Jane confie ses sentiments naissants à sa sœur Elizabeth… Et de son côté Darcy est témoin de l’intérêt croissant de Bingley pour la jeune femme.
L’amour s’en mêle!

A force de croiser les filles Bennett, Darcy apprend à faire la connaissance d’Elizabeth. Elle est vive d’esprit, intelligente, et n’hésite pas à le remettre subtilement mais efficacement à sa place lorsque celui-ci se montre méprisant. Darcy se sent très fortement attiré par Elizabeth, mais il lutte contre ses sentiments car elle lui est inférieure socialement. L’obsession peu discrète de la mère d’Elizabeth pour la richesse de Bingley contribue notamment à ce que Darcy intervienne auprès de Bingley pour l’éloigner de Jane qu’il ne croît intéressée que par sa fortune.
Des histoires d’argent…
Au même moment, un membre éloigné de la famille, Monsieur Collins, s’impose pour un petit séjour chez les Bennett. Il est bien reçu car il se trouve qu’en cas de décès de Monsieur Bennett, c’est Monsieur Collins qui hériterait de tout. Madame Bennett va jusqu’à l’encourager à choisir l’une de ses filles pour épouse, et son choix se pose sur Elizabeth qui n’en demandait pas tant. Collins n’a en effet rien pour plaire, aussi lorsqu’il lui demande de l’épouser, Elizabeth refuse catégoriquement, ce qui plonge sa mère dans une crise d’hystérie et fait fuir Collins chez Charlotte Lucas, la meilleure amie d’Elizabeth qui n’a pas une once de romantisme, mais qui par contre est très pragmatique et a très vite compris que Collins serait un mari parfait pour elle qui n’espère pas d’autres propositions.
…et de prise de distances
Madame Bennett est donc au bord de la crise d’apoplexie lorsque Bingley et Darcy retournent précipitamment à Londres. Ils ont prévu d’y passer l’hiver, laissant Jane redouter le pire. Et le comble, c’est Charlotte Lucas qui annonce qu’elle va épouser Monsieur Collins.
Elizabeth de son côté va rendre visite à Charlotte dans son humble nouveau foyer. Celui-ci est situé juste à côté de la demeure de la richissime tante de Darcy, Lady Catherine de Bourgh. Jane quant à elle va passer quelques temps chez son oncle et sa tante à Londres. Elle garde le vague espoir d’y croiser Bingley mais celui-ci a disparu des radars.
Darcy passe à l’action!
Après une conversation avec l’un des amis de Darcy, Elizabeth comprend que c’est bien Darcy qui a éloigné Bingley de Jane. Elle lui en veut d’avoir brisé le cœur de sa sœur. Aussi, lorsque Darcy se décide à faire sa déclaration d’amour à Elizabeth sur un mode « C’est comme ça, c’est pas faute d’avoir essayé de passer à autre chose mais je n’y arrive pas alors épousez-moi ! C’est la honte parce que je suis si riche et pas vous, mais bon tant pis, hein, épousez-moi quand même! », Elizabeth ne se fait pas prier pour refuser d’un ton sec et égratigner son égo au passage. Elle lui fait comprendre qu’elle le voit comme un homme rustre et sans cœur.
Darcy se remet comme il peut de ses émotions… Mais piqué au vif, il décide tout de même de se justifier dans une lettre qu’il remet à Elizabeth avant de partir. Il se défend notamment des rumeurs lancées à son égard par Monsieur Wickham, un soldat devenu ami avec Elizabeth, un coureur de dot et de jupons d’après Darcy. Elizabeth ne sait plus qui croire et surtout elle est furieuse! Darcy la blesse à nouveau dans son orgueil en lui révélant que c’est l’attitude déplacée de sa mère et de ses jeunes sœurs qui lui font redouter la différence de classe sociale. Elle comprend que si sa mère avait su se taire, Jane coulerait des jours heureux avec Bingley.
Lydia s’en mêle…

De retour à Longbourn, chez ses parents, Elizabeth tente de faire entendre raison à son père. Elle lui demande de ne pas autoriser sa jeune sœur Lydia à séjourner loin de chez eux avec des amis de la famille. Elle est consciente que ce serait mal vu par la société. Lydia devrait attendre que ses ainées soient mariées pour sortir dans le monde! Monsieur Bennett s’en moque et ne pense qu’à se débarrasser de Lydia pour avoir un peu de calme chez lui.
Fatiguée de lutter contre les mauvaises habitudes de sa famille, Elizabeth accepte de passer du temps avec son oncle et sa tante, qui décident de lui faire visiter Pemberley…. la demeure gigantesque de Monsieur Darcy (qui n’est pas là). A Pemberley, Elizabeth se rend compte qu’elle avait beaucoup de préjugés sur Darcy et que tous les gens qui le connaissent -y compris ceux d’une condition humble- n’en disent que du bien. Darcy rentre chez lui à l’improviste et surprend Elizabeth lorsqu’il se montre prévenant avec elle mais aussi avec son oncle et sa tante. Il fait clairement des efforts pour qu’elle change d’avis à son sujet et cela semble fonctionner.
Wickham s’incruste dans la famille
Malheureusement, Elizabeth reçoit une lettre de Jane la prévenant que Lydia a fugué en compagnie de Wickham et bien entendu, c’est une catastrophe car non seulement Lydia serait vue comme une traînée par tous, mais surtout Jane Elizabeth et ses autres sœurs perdraient par ricochet tout espoir de mariage décent. Quel homme bien accepterait d’épouser une fille de cette famille après ça ? Darcy est mis au courant de l’affaire, et si dans un premier temps il semble se sauver pour éviter d’être vu en compagnie d’Elizabeth, elle craint qu’il n’ait honte d’être affilié à elle, en vérité Darcy part à la recherche de Wickham pour tenter de sauver les meubles. Car au fond de lui, il aime toujours Elizabeth et veut toujours l’épouser, or il ne pourra pas le faire si celle-ci voit sa petite sœur Lydia entretenir une relation extra-conjugale avec Wickham.
Darcy arrange tout
Darcy parvient à retrouver Wickham et Lydia, et arrange pour eux un mariage rapide de manière à sauver les apparences. Il a très probablement donné beaucoup d’argent à Wickham pour le convaincre, mais Darcy garde le secret sur son rôle dans le dénouement de l’affaire et tente de donner le rôle du héro à l’oncle d’Elisabeth. Cependant celle-ci apprend la vérité et passe outre son orgueil pour aller remercier Darcy de sa générosité, et celui-ci lui avoue qu’il a fait tout ça pour elle et pas pour Lydia… Il en profite pour lui renouveler ses sentiments, en précisant qu’il la laissera tranquille si elle ne veut pas de lui. Mais bien sûr, Elizabeth est également tombée amoureuse de Darcy et le roman se termine par le double mariage de Jane-Bingley et Elizabeth-Darcy.
Mon avis sur Orgueil et Préjugés :
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai lu Orgueil et préjugés, et à chaque fois j’en ressors émerveillée par le talent de Jane Austen pour décrire les rapports humains dans ce qu’ils ont de plus primaire. Sans compter que son style d’écriture est léger et fluide, sans s’appesantir pendant des pages sur des descriptions inutiles.
Chaque personnage a une âme, une personnalité qui lui est propre. Elizabeth n’est pas une héroïne parfaite, elle est intelligente mais ses réactions sont trop vives et sans appel. Darcy lui n’est pas non plus un prince charmant. Au début du roman il se montre méprisant et ne fait d’effort pour se montrer plus agréable que parce qu’Elisabeth lui reproche son attitude et se refuse à lui. Jane se laisse manipuler par sa mère et aurait pu voir l’amour lui passer sous le nez sans chercher à le retenir tant elle est passive. Wickham est un séducteur plein de défauts, il en partage un avec Madame Bennett : il ne prend ses décisions qu’en fonction de l’argent. Monsieur Bennett qui se moque beaucoup de ses filles est loin de tout reproche car il pense à son confort plutôt qu’à leur intérêt.
En bref…
Orgueil et préjugés est captivant parce qu’il est plein de la vraie vie, et on s’y plonge comme si l’on retrouvait de vieux amis. C’est une valeur sûre de la littérature, qui a été adaptée pour la télévision, revisitée par d’autres écrivains en manque d’inspiration (on te voit Helen Fielding avec ta Bridget Jones !), qui a donné naissance à de gros navets aussi (on va oublier le pseudo écrivain qui nous a pondu une version d’orgueil et préjugés avec des zombies…).